Le Minolta X-300S

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  • Dernière modification de la publication :mai 6, 2025

Dernier d’une longue lignée de Minolta à mise au point manuelle, le Minolta X-300S, sorti en 1990, est la version « cheap » des boîtiers de la série X tel que le très populaire X-700. Il a été produit en Chine durant les années 90 et a aussi été commercialisé sous la marque Seagull. C’est un appareil qui a été très populaire, car permettant, à l’époque de l’hégémonie des réflex autofocus, de profiter du qualitatif mais peu onéreux parc d’objectifs MC et MD, monture abandonnée par Minolta au profit d’une nouvelle monture AF incompatible.

J’ai beaucoup d’affection pour lui, car, d’une part il est très pratique comme vous le verrez dans la suite de cet article mais aussi car c’est mon premier réflex ! Il m’a suivi dans des conditions difficiles lors de concerts et m’a permis de prendre de très belles photos malgré les bousculades, les chocs et les projections de bière. Si le plastique ne vous fait pas horreur, c’est selon moi un très bon boîtier pour apprendre la photo argentique.

Minolta X-300S avec objectif Minolta MD 50 mm 1:1.7

PRISE EN MAIN

Quand on le prend en main, la première sensation est décevante. Le plastique lisse du boîtier n’est pas très luxueux, et les traces de doigts sont tout de suite visibles. Ici, ni cuir ni métal comme sur le Minolta XD7… Mais il ne faut pas s’arrêter là ! Le Minolta X300S n’est certes pas l’appareil idéal pour décorer votre étagère, il est néanmoins très fonctionnel. La prise en main est sûre grâce au bossage sur la face avant et toutes les commandes sont exactement là où il faut, fruit d’années d’expertise des ingénieurs Minolta dans la conception d’appareils photographiques. Sans quitter l’œil du viseur, il est facile d’accéder à toutes les commandes et d’être réactif lorsque l’on prend des photos sur le vif, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les boîtiers réflex.

RÉGLAGE DE L’EXPOSITION

Vue de dessus du Minolta X-300S

Comme vous le voyez sur l’image ci-dessus, les commandes et les informations sont réduites au strict minimum. À gauche, sous la manivelle de rembobinage, se trouve le barillet de réglage de la sensibilité de votre pellicule, modifiable en pressant le bouton noir situé à côté. Le nombre ISO est visible en regardant le dos de l’appareil.

À droite, juste à côté du déclencheur, non fileté (la prise pour déclencheur souple se trouve à côté de la monture de l’objectif), est affichée la vitesse sélectionnée si vous êtes en manuel, ou la lettre A indiquant que l’appareil est réglé en mode Aperture (priorité ouverture). Dans ce dernier mode, vous n’avez qu’à régler le diaphragme, le posemètre sélectionnera la vitesse correspondante pour exposer correctement votre film. Et c’est là que les plus aguerris d’entre vous se diront : comment fait-on si la scène nécessite une correction (si le sujet est habillé en blanc ou qu’il est décentré par exemple) ? On repasse en mode manuel pour sous-exposer et on rate l’instant décisif ? Il n’est pas si réactif que cela cet appareil en plastoc ! Et il n’y a même pas de correcteur d’exposition ! Heureusement, Minolta a inauguré sur la série X une fonction très pratique, la mémorisation de l’exposition. En pressant et en maintenant le bouton AEL (Auto Exposure Lock), le posemètre retient l’exposition sur la zone visée et vous pouvez recomposer ensuite votre image comme bon vous semble. Avec l’AEL, fini les photos centrées, bien exposées mais ennuyantes, on peut facilement exposer un sujet décentré ou un paysage laissant une grande place à un ciel ensoleillé.

En mode manuel, la molette située sous le déclencheur permet de régler d’un doigt la vitesse désirée. Contrairement au Minolta X-700, la vitesse sélectionnée et la vitesse conseillée sont simultanément visibles sans quitter l’œil du viseur.

DANS LE VISEUR

Le viseur est très lumineux grâce au verre de visée Acute Matte. Même dans des conditions de faible luminosité, avec une optique ouvrant à f/1.8 comme le très bon Minolta MD W.Rokkor 35 1.8, il est parfaitement possible de faire la mise au point. Celle-ci se fait à l’aide d’un stigomètre ou grâce aux micro-prismes. Le Minolta X-300S étant un boîtier minimaliste, il ne dispose pas de testeur de profondeur de champ.

Cependant, toutes les informations nécessaires pour une bonne exposition sont disponibles. En mode A, la vitesse choisie par le posemètre est affichée à droite sous la forme d’une LED. En mode manuel, la vitesse choisie par l’opérateur clignote et la vitesse conseillée est fixe, il vous suffit d’aligner les deux.

SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES

Format de pellicule : 35 mm

Type d’appareil : Réflex

Monture d’objectif : Minolta MC et MD

Mise au point : Manuelle

Testeur de profondeur de champ : Non

Retardateur : Oui

Avancement : Manuel

Vitesses de l’obturateur : 1 s à 1/1000 s, B

Modes d’exposition : Manuel, Priorité Ouverture

Pile : 2 x L44 ou 1 x CR1/3N

EN CONCLUSION

Accessible autant financièrement que techniquement, le Minolta X-300S est un boîtier parfait pour débuter la photo argentique. Il souffre cependant de son côté un peu bas de gamme et de la délocalisation de sa production en Chine. Les mauvaises surprises peuvent arriver et il peut pâtir de nombreuses pannes, faciles à réparer pour certaines, d’autres plus difficiles et qui ne valent pas le coup de démonter le boîtier. Personnellement, dans la série X, je lui préfère le Minolta X-500, plus pro et plus fiable d’après mon expérience. Cependant, c’est le X-300S que je propose aux néophytes qui viennent à mes cours photo. Associé à un objectif de 50 mm, il est difficile de trouver un réflex manuel moderne équivalent à si bon prix !