Commercialisé en 1977, année punk, le Minolta XD7 partage avec lui certains traits : solide, toujours vivant et parfois réparable en mode Do It Yourself. Témoin d’une ère révolue, c’est le dernier des boîtiers métalliques Minolta et surtout une première technique à l’époque : le premier appareil photo au monde avec à la fois les modes priorité ouverture, priorité vitesse, et manuel avec mesure de la lumière. Il y a même un mode caché tout auto, que je vous dévoilerai dans la partie pratique.
Mon premier, c’est celui-ci, magnifique en chromé, que j’ai offert à mon père, pour le remercier de m’avoir transmis le virus de la photo. Quant à moi, je me suis gardé un exemplaire en noir.


Mais pourquoi lui avoir offert un Minolta XD7 ? Tout simplement parce que c’est pour moi le meilleur reflex à mise au point manuelle Minolta ! Tellement bon qu’il a servi de base aux ingénieurs de Wetzlar pour le Leica R4. Passons à la prise en main pour en savoir plus.
Prise en main
Une des choses les plus importantes sur un appareil photo, qui est finalement un outil comme un autre, est le feeling en mains. Si vous voulez être réactif, laisser libre cours à votre créativité sans être freiné par des commandes mal placées ou tout simplement avoir envie d’utiliser votre boîtier, le Minolta XD7 est parfait. Personnellement, je le sors toujours avec un réel plaisir tactile et fonctionnel.
Le boitier, compact et adapté aux petites mains, à peine plus grand que le mini Olympus OM1, est cependant assez dense. Il en ressort une impression de solidité très rassurante, avec quand même une vraie finesse au niveau mécanique. Lorsque l’on arme l’appareil, le mouvement fluide du levier nous montre que nous sommes face à un instrument de précision. Le déclencheur, pressé à mi-course, affiche les informations du posemètre à LED et offre un léger retour de force pour une bonne réactivité. Quant au miroir, amorti par des pistons, il remonte sans choc et les faibles vibrations résiduelles sont absorbées par la densité du boîtier. Finalement, l’obturateur métallique Seiko, robuste et précis, capture l’image.
RÉGLAGE DE L’EXPOSITION
La révolution de l’époque, c’est l’introduction des modes manuels (M), priorité diaphragme (A) et priorité vitesse (S) sur un même appareil. Près du barillet des vitesses, à droite, un curseur permet de choisir le mode désiré. Attention, seules les optiques MD, et non MC, sont compatibles avec le mode priorité vitesse. Il suffit alors de placer le diaphragme de l’objectif sur l’ouverture la plus petite, généralement en vert, pour régler une vitesse d’obturation et laisser le boîtier piloter l’ouverture en fonction de l’exposition.

Avant de commencer à utiliser votre appareil, vérifiez bien que vous avez correctement entré la sensibilité de votre film en ISO, noté ici ASA. En pressant sur le bouton métallique à droite du barillet, vous pouvez tourner ce dernier et régler comme ici votre appareil sur 400. Si, pour une raison particulière comme une série de photos en contre-jour ou des paysages enneigés, vous souhaitez systématiquement surexposer ou sous-exposer votre film, il est possible d’utiliser le correcteur d’exposition (curseur avec les notations -2, -1, 0, +1, +2). Pour le déplacer, poussez le légèrement vers le centre du barillet puis réglez-le sur la correction désirée (0 si pas de corrections).
En mode M, il vous faut régler la vitesse et l’ouverture. Dans le viseur, la vitesse conseillée pour le diaphragme choisi s’affiche , mais c’est à vous de la régler en tournant le barillet des vitesses.
En mode A, vous réglez le diaphragme désiré sur l’objectif, le posemètre définira la vitesse adaptée, quelque soit la vitesse définie sur le barillet.
Le mode S ne fonctionne qu’avec les optiques Minolta de la gamme MD. Pour pouvoir l’utiliser, vous devez régler le diaphragme de le l’objectif sur l’ouverture verte, en général f/22 et éventuellement le verrouiller à l’aide d’un petit bouton présent sur les objectifs les plus modernes. L’ancienne gamme MC, elle, n’est compatible qu’avec les modes M et A. vous choisissez la vitesse que vous désirez, et le posemètre choisit le bon diaphragme. Mais ce n’est pas tout ! Lorsqu’il est réglé sur ce mode, le Minolta XD7 cache en fait un mode P. Lors de la prise de vue, l’appareil prend une dernière mesure de la lumière et s’il ne peut trouver la bonne ouverture car la lumière est trop faible ou trop forte pour la vitesse choisie, il choisira aussi la vitesse la plus proche. Réglez l’appareil sur le mode S, la vitesse sur 1/125 et laissez le faire !
DANS LE VISEUR
Le viseur est très lumineux grâce au verre de visée Acute Matte, qui sera d’ailleurs repris par Hasselblad pour les mythiques 500 CM. Même dans des conditions de faible luminosité, avec une optique ouvrant à f/1.4 comme le très bon Minolta MC Rokkor 50 1.4 PG, il est parfaitement possible de faire la mise au point. Celle-ci se fait à l’aide d’un stigomètre ou grâce aux micro-prismes. Un testeur de profondeur de champ est aussi disponible, situé sur le côté de la monture de l’objectif.
De plus, il n’est même pas nécessaire de quitter l’œil du viseur lorsque l’on règle l’exposition, car toutes les informations sont présentes. L’interface s’adapte même au mode sélectionné comme vous pouvez le voir ci-dessous et affiche à droite soit l’ouverture soit la vitesse !



SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES
Format de pellicule : 35 mm
Type d’appareil : Réflex
Monture d’objectif : Minolta MC et MD
Mise au point : Manuelle
Testeur de profondeur de champ : Oui
Avancement : Manuel
Vitesses de l’obturateur : 1 s à 1/1000 s, B
Modes d’exposition : Manuel, Priorité Ouverture, Priorité Vitesse
Pile : 2 x L44 ou 1 x CR1/3N
EN CONCLUSION
C’est pour moi le summum de la gamme Minolta, autant en termes de fonctionnalités que de plaisir d’utilisation. Si vous faites déjà partie du Minolta Gang ou que vous avez déjà un peu de pratique avec un boîtier en fin de vie ou plus limité en termes d’objectifs sur le marché, c’est le réflex qu’il vous faut, réminiscence d’un âge d’or de l’industrie photographique japonaise.